a Mon Grand Père Robert. Dit Bob…
Je me souviens qu’il ne parlait souvent
Mais que parfois il chantait
Des refrains d’il y a longtemps
Et la Ferraternité
Et quand il évoquait les copains
Ça pouvait occuper toute la nuit
Et même si je n’étais qu’un gamin
C’est avec lui que j’ai compris
Il avait les yeux doux
Comme ceux qu’on a chez nous
Il avait le cœur gros comme çà
Que personne d’autre n’a
Il avait traversé la nuit et le brouillard
Connu les lendemains qui déchantent
Le printemps qui arrive toujours trop tard
Mais gardait le sourire quand la vie fut méchante
Un petit peu d’école et puis le turbin
Comme pour beaucoup dans ses années
Alors tu comprends que les rupins
Je ne te dirais pas ce qu’il en pensait
Comme il disait si souvent
Cette putain de terre c’est pour les vivants
Alors il l’a déserté
Et il nous a laissé.
A jamais la vie vient de s’arrêter
Rien ne sera jamais plus pareil
Je vais me dissoudre dans le passé
Et mettre mon bonheur en sommeil
Et tous les cons, les insignifiants
Peuvent me dire ce qu’ils veulent
Qui faut avancer, que le temps c’est le temps
Qu’ils se taisent à jamais, qu’ils me laissent tranquille
Qu’ils me laissent tous seul
Pleurer dans ma coquille
Oui mais il faut savoir
Ô grande et unique merveille
Quand on s’appelle Grégoire
On est immortel…
© Cécilien GREGOIRE
Mai 2011