Le cimetière est l’avenir de l’homme. C’est tout ce qu’il mérite ce con.
Ce siècle a passé minuit. De Sarajevo à Sarajevo tout s’est construit et se construit à la frontière des charniers. Le monde que nous devons inventer sera toujours en noir et blanc. La moitié de la planète en assassine 1/3.
Tous les pyromanes en ISME continue de bruler les petits enfants de bois sur l’autel de la raison.
La raison du plus mort est toujours la meilleure.
Des conducators de pacotilles poussent comme des champignons à la faveur d’on ne sait trop quoi. Pendant que certains vomissent du caviar d’autre se nourrissent de leurs certitudes et de leur dignité.
On enferme à tour de bras pour un oui pour un non. Pour un mot trop fort, pour un bras levé trop haut pour tout et pour rien.
Les hommes passent et ne s’arrêtent pas empressés qu’ils sont d’être « tranquille ». On se met des œillères sur nos envies, sur nos combats.
Les aquoibonistes de tout poil semblent avoir triomphé.
Moi, La vie me gène aux entournures. Le costume me semble trop grand. Empêtré dans mes croyances, tout petit, ne pensant pas deux jours de suite la même chose.
Je suis un pessimiste gai.
Alors la je sais ce que tu vas me dire :
– Tu ne crois à rien ?
– Je crois parfois en l’homme. Mais lorsque que ressurgissent les meutes, les clameurs et les cris je me retire alors dans mes souvenirs pour ne pas les entendre. L’homme est son pire ennemi. Parce qu’il essaye de se rendre meilleur. Mais le Diable ne peut devenir Dieu.
– Alors on laisse tomber ?
– Mais non on ne laisse pas tomber. On se bat mais sans illusions…
– Pourquoi sans illusions ?
– si tu renverses l’ordre tu en construis un nouveau. Les victimes d’hier deviennent les bourreaux de demain.
Oui je sais ce que tu vas me dire que ce n’est pas la faute du quidam si on l’abruti dans son coin. C’est vrai mais ce n’est pas non plus la faute du pauvre mec si on le gave de pub pour les bordels chic.
On promet la lune à la jeunesse.
On lui offre le périphérique.
On attend le grand soir. On se retrouve avec le petit matin.
Puissance, argent et mépris. Autorité, celle de ta famille, celle de ton cœur. Voila qui condamne chacun d’entre nous.
Nous sommes tous condamnés et tous coupables.
Les faiseurs d’ordre, les chefs de tribus, voila ceux qui créent le désordre et la mort.
Dans ce monde la mieux vaut être un gentil agneau qu’un loup. Troupeau, étiquette, dogme…
Lorsqu’on a le malheur de vouloir aller contre le sens du vent on trouve toujours de défenseurs de l’ordre établi. Des écrivaillons qui se plaisent à donner des leçons. Des rebelles de Saint Germains des Prés, des Voltaires version Star Ac. Des Torquemada de papiers.
Le réchauffement climatique aurait au moins pu avoir le mérite de faire fondre les cerveaux. Mais dans le 6e arrondissement, les nouveaux intouchables n’ont pas de cerveaux
Moi aimer les hommes ? Fume !
Aimer le travail ? Recrache pas la fumée surtout !
Aimer la Patrie ? Re fume et meurs en !!
Je n’aime pas ma patrie.
J’aime la France.
Je l’aime parce que ceux qui la servent l’insultent.
La république Rolex, la pute au Fouquet’s.
Mourir pour la patrie. D’accord mais sans moi. Hurler la chanson de Rouget de machin. Mon cul !
Moi ca serait surtout allons enfants de l’apatride.
Nous ne sommes plus personne.
La seule règle qui domine encore dans notre grande banlieue à la con c’est la bêtise. La France marquée au fer bleu blanc rouge de la connerie et de l’indifférence organisée.
La république des lumières cocufiée dans les bras du pognon. Et les moutons qui suivent le chemin tracé pour eux.
Ils vont et viennent, aveugles, la tête dans la merde on dirait qu’ils aiment ca.
Foule sentimental qu’il chante la Souche.
Sentimental certainement. Mais les foules jamais.
Même seul l’homme est déjà son propre ennemi.
Puis si je n’aime pas les hommes, c’est aussi parce qu’ils savent toujours tout.
Je cause des adultes là.
Fais pas ci, fais pas ca, dis pas ca, vote comme ça.
L’éducation des adultes c’est la pire des vulgarités.
Fini le père Noel, fini l’ile aux trésors, terminé le pays des merveilles. Bienvenu dans le monde réel.
Dans ce monde la les adultes devraient être condamnés pour crime contre l’innocence et contre le rêve.
La famille est notre première prison. Sans barreaux mais avec beaucoup plus de miradors. L’honneur est un maton. Respect et sacrifice. La liberté ne se prend pas, elle s’arrache. Si tu cherches à t’enfuir ils tirent à vue. Alors toi aussi tu dois tirer.
Comme à Barcelone en 36. N’essaye pas d ‘éviter leurs armes. Trouves en d’autres. Gueule et écris.
Tu gagneras.
Sur.
Moi j’aurai toujours voulu être cet enfant avant que les adultes ne me tuent.
Il faut se rendre à l’évidence je ne suis pas fait pour le bonheur. Dans ce monde siliconé par des adultes qui ne rêvent plus je me sens à l’étroit. Le costume est beaucoup trop grand pour moi.
Le problème tu vois c’est qu’on veut toujours se construire des uniformes, des drapeaux.
Les carapaces virtuelles ne m’ont jamais protégé des désillusions.
Chaque bataille se soldait par une défaite. Ce n’était pas les soldats qui étaient de plomb mais mon moi entier.
Très souvent je fais des extras de chagrins. Sans prévenir ca arrive ca me prend, ca me coule, ca me chavire.
Je suis ivre sans bateau.
Si je n’aime pas les hommes, j’admire les femmes.
Même si souvent je trouve qu’elles se laissent trop marcher sur les pieds. Le père, le mari tout ca elles devraient jeter.
Moi Mr Blasphème je le crie haut et fort je préfère la déesse Mère à Dieu le Père.
Je rêve d’un monde devenu féminin et féministe. Et voir la tête des types dépossédés de leurs biens, de leur pouvoir à la con. Les voir pleurer sur leur démocratie confisquée par les frangines.
Les voir ramper pour se faire pardonner du tablier, de la ceinture de chasteté, du mépris, de la soumission ordinaire.
Au nom de toutes les effacées derrière l’autorité masculine, derrière les alliances, derrière les sourires figées pour faire plaisir à Monsieur, derrière la cravate bien repassée, derrière la corde au cou, derrière les week-ends emmerdants. Derrière la vaisselle perpétuelle, les travaux à l’aiguille, les « oui monsieur » derrière les conneries de péché, de pommes et de serpents.
Ma femme, ma sœur, ma louve, ma source lève toi.
Et l’homme disposera.
Debout frangines !
Au fond du lit, dans la cuisine, et surtout devant monsieur le maire n’hésitez pas Toutes en cœur hurlez à la vie, hurlez à l’amour
Dites non !
Si toutes les femmes du monde voulez se donner la main, nous autres les hommes on aurait l’air de con.
Pour te causer de la dernière que j’ai aimée.
Aimer.
C’est con de mettre un verbe sur un sentiment
On devrait tous avoir nos synonymes de l’amour. Je te hais et je t’aime. C’est bien la même chose.
On s’aime alors on se parle plus.
Tu parles. Va vole, va voir ailleurs, respire, profite de l’air.
Tu ne m’appartiens pas. Si tu t’attaches je coupe les liens.
La fidélité c’est l’opium du couple.
C’est une drogue dure.
C’est a moi ce céder a tes caprices.
Pour t’en revenir à la dernière donc.
Comme disait grand Jacques « faut dire qu’elle était belle et je ne suis pas beau ». D’ailleurs la concernant ce n’est pas de beauté que je parlais. Non plutôt d’art. Oui c’est ca une œuvre d’art qui pique les yeux et ronge le cœur. La première fois que je l’ai aperçu je me suis demandé de quel tableau elle s’était échappée.
Je sais ce que tu vas me dire, je fais trop les musées. Tu parles. Je ne fais les musées. Je fréquente les musées. Comme d’autres fréquentent des femmes. Au moins les tableaux ne disparaissent pas d’un jour sur l’autre. Et surtout ils m’écoutent. Certes écouter n’est pas comprendre mais c’est déjà ca non. Une ouvre d’art donc, un tableau parfait dont je ne connaissais pas le nom mais cela ne m’importait pas. A quoi bon parler et poser des questions ce qui compte c’est ce que l’on rêve et ce que l’on imagine. Le réel c’est pour après. Ne te demande pas.
Imagine.
Rêve.
Je la voyais chaque semaine.
Et chaque semaine je rêvais de partir en vacances dans ses yeux. Tels deux iles perdues que je voulais accoster.
J’étais habitué à jeter des bouteilles à l’amour. SOS déstresse. Toutes les balises que j’envoyais ne trouvaient pas destinataires.
Elle est apparue.
Et ca a été l’escale.
Nous avons donc continué la croisière ensemble. Ensemble mais chacun de son coté. J’avais tellement peur de perdre ce que je n’avais pas encore gagné que je faisais tout pour que rien ne change. C’était de l’amitié mais comme en mieux, de l’amour sans mots, des regards échangés
Cette rencontre m’avait transformé. Je passais mes journées a brodé ses sourires à l’ombre des arcs en cieux qu’il dessinait après les larmes.
C’est donc cela l’accoutumance ? Être prêt à dire oui à chacun de ses caprices. Toujours l’amour m’avait fui. Et voila qu’elle me rattrape et me dépasse. Pendant des années je m’étais habitué à être le bon copain, celui qui réconfortait en silence mais en souffrant. J’avais fais une croix sur mes rêves de conquêtes, perdu le goût de me battre. L’amitié c’est quand on n’a pas de filles dit l’autre. C’est pour cela que pendant longtemps j’étais entouré d’une clique d’amis.
Je la contemplais, la regardait, imaginer sa vie. Et jamais je n’osais lui dire bonjour. C’est pourtant pas compliqué Bonjour on apprend cela des l’âge des premiers mots. Mais au fond de moi il y avait cette peur que mon cœur prenne la place de ma langue.
Tu m’obsèdes, au lieu de bonjour.
Oui j’avais peur.
Je passais des heures seule avec mes angoisses à blanchir des pages qui ne parlaient que d’elle. Des images stupides, des métaphores j’en ai utilisés, qu’elle n’a jamais lu.
Puis j’ai fini par étouffer mes craintes, j’ai pris mes jambes à mon cœur et nous avons échangé quelques mots. Enfin c’était simplement « bonjour » « au revoir » et quelques autres banalités.
Je croyais alors qu’elle était mon avenir, mes lendemains qui enchantent. Je pensais avoir enfin trouvé l’île sur laquelle j’allais enfin finir mes jours. Comme une peinture interdite à mes mains, je passais des heures à la regarder. Comme un pays inconnu, lointain, inaccessible je cherchais à franchir la frontière qui nous séparait.
Je passais des heures à l’écouter comme on boit aux fontaines. Comme un spectacle infini je contemplais ses yeux, la perfection de ses courbes. Même le plus grand des peintres n’aurait pas fait mieux. Moi j’aurai voulu la dessiner. J’aurai été le seul à pouvoir fixé l’image, pour ne jamais la perdre.
Rien que d’être avec elle, ne me rendait fou. Même sans un mot, sans un geste, meme sans qu’elle ne se préoccupe de moi. Sa présence m’intimidait et me servait d’oxygène.
Les jours défilaient comme un fleuve trop tranquille, je ne disais rien de mes sentiments. Croyant qu’elle les avait devinés je laissais les jours s’enfuir. Profitant de chaque minute de mon temps libre pour échanger un petit mot, une petite bise.
J’étais devenu un autre, aspiré par mes sentiments, transformé par le miroir déformé des faux-semblants.
De ce qu’on m’inculquait chaque jour je ne retenais que ce qui pouvait me rappeler son souvenir.
Poupée fragile que je voulais protéger. Beauté fatale que je ne voulais qu’à moi.
Petite fille petit amour que j’avais au plus profond de ma chair.
Je la devinais, la respirais. Je ne m’approchais pas trop de son sourire de peur de me bruler.
Et puis je rentrais chez moi ébauché comme un poème brouillon. Le cœur plein de ratures. Et je restais seul en me disant que peut être un jour je devrais « franchir une étape » comme on dit.
J’ai cherché comment articuler ca. Comment lui dire que je n’imaginais pas ma vie sans elle. Cela me torturait de ne pas osé, d’avoir peur. Je me sentais comme un petit garçon impressionné par sa maitresse, tiraillé par ses sentiments qui n’ose pas dire un mot. Et mes désirs font désordres.
Je savais que si j’ouvrais la bouche tout ce que je pourrais lui offrir ce serait un bouquet de pleurs. Valait il mieux restait dans cette position de contemplation et de banalité ?
Elle me restera lorsque j’aurai tout oublié. Deuxième à gauche avant la mort. Bienvenu au terminus de nos amours. Peut être ai-je raté quelque chose. Mais cette fois ci pas de déception. Tan pis pour la frustration. Je préfère être frustré que triste. Son sourire restera de l’autre coté de la barrière. Ses lèvres resteront loin des miennes. Mais après tout je pourrais continuer à rêver.
Etre esclave de ses rêves c’est ca être libre. S’il faut le regretter je le regretterai. Je vivrais dans le souvenir de ce que j’aurai pu construire. Je continuerai dans les musées à chercher le tableau dont elle s’est échappée. Le reste de ma vie sera articulé autour de ce qu’aurait pu être nous deux. D’ailleurs je n’aime pas cette expression « nous deux ». Meme à deux on est toujours seul.
Son souvenir comme unique roue de secours. Les chemins que nous aurions pu prendre, elle les prendra sans moi mais cela n’a pas d’importance.
Si nous les avions pris ils se seraient forcément séparés.
Parce que l’amour perpétuel n’existe pas.
Parce que je la préfère dans mon cœur sans risque de la perdre.
Puisque tout meurt avec le temps qui passe mieux vaut que cela ne commence jamais…
Y a eu un jour. Un jour parmi les autres. T’as remarqué comme les jours se ressemblent. Les insignifiants, ceux qui traversent la vie sans s’en rendre compte eux ont l’impression que les jours sont différents. Quelle chance ils ont de ne pas apercevoir l’uniformité du monde et des jours qui passent. Eux avancent vers la mort en se contentant de peu, ne se battant jamais pour un monde meilleur. Persuadé que « c’est comme çà ». Des fois je me dis qu’ils n’ont pas forcément tort. Mais souvent je suis rattrapé par un combat, une chanson…
Et c’est là que je me rends compte que la vie ce n’est pas ce qu’on nous dit. Les jours sont tous identiques. Et plus le temps coule, plus c’est difficile. Ces mêmes insignifiants n’aiment pas l’enfance. Pour eux on grandit et c’est l’ordre des choses.
L’ordre des choses ? Je l’emmerde…
Moi je ne maudis pas l’enfance, je ne la méprise pas. Je l’aime. Je me prosterne devant elle.
La mienne est morte.
Donc je suis un peu mort aussi. Tout est fini.je va attendre je ne sais quoi. Me voilà « adulte ». Ce mot est une insulte. La pire des insultes. Grandir c’est un crime contre le bonheur.
Je disais donc il y a eu un jour. Un jour funeste. Elle m’a parlé d’amitié. L’amitié. Ce truc dont on se sert pour te badigoner le cœur. Tu sais t’es quelqu’un de bien c’est mieux qu’on soit amis.
J’en veux pas de ton amitié.
Cet antidote au cœur qui brule tu peux le garder. D’ailleurs les amis j’ai ce qui faut. Les vrais je veux dire…
Pourquoi est ce que je digresse autant moi ?
Qu’est ce qui me prend ?
Je poétise un peu pour évite de s’emmerder comme dans un livre de Colette ou un album de Jean-Louis Murat. Désolé pour ceux qui trouveraient ça, chargé,
Ce qui m’emmerde c’est le suivisme, le moutonisme officielle. La glorification d’un carré rouge sur fond blanc au nom de l’art contemporain.
L’adulation de textes d’enfants de CP au nom de la nouvelle chanson française.
La culture confisquée par les pinces-cul.
Beethoven et Mozart violés par la noblesse.
Villon et Rimbaud prostitués dans les salons ou l’on cause pour rien dire.
A la patrie, au travail, aux chefs, à la connerie, à la foule, aux hommes je ne fais pas de courbettes.
J’attends avec impatience qu’on me remette la légion du déshonneur.
Je tire mon irrévérence
© Cécilien GREGOIRE
Juin 2011