Frangin
Renard mon frangin, mon poteau
Je te balance cette bafouille
Parce que ton silence me pèse trop
Depuis que tu vadrouilles
Je ne sais trop où avec ta gonzesse
Depuis que tu gueules plus
Contre la dame de fer et les pince-fesses
Depuis que tu t’es tu.
L’autre soir je t’ai entrevu
A la téloche
Je n’en croyais pas mes yeux vus
Te voir ‘vec ces cloches
Ses braillards à la mord moi
Le son
Qui pourrait tous être rois
Des cons
Renard mon frangin, mon poteau
Ce soir je me mets a nu
Pour retrouver le Renaud
Qui m’a tant fait chialer
Çui des sombres rues
Et des bonbons sucrés
Çui de la porte d’Orléans
Assis sur un banc
Laisse béton le comptoir
Du bistrot préféré
Ressors le drapeau noir
Et redevient énervé
Aujourd’hui la chanson c’est tout comme
Un grand boucan d’enfer
Et si tu l’abandonnes
Ca ne va vraiment pas le faire
Je ne veux pas croire
Que ce soit passé ton dernier bal
Et que le désespoir
T’ait fais autant mal
Sans dec’ tu ne peux pas
Nous laisser comme ça
Sans encore faire chier
Les bobos de libé
Sans te mettre derrière
La banderole
Qui demain comme hier
Chassera ces guignols
Allez remets toi debout
Sur tes jambes arquées
Vas, on s’en fout
Que passent les années
Renard sors de ton terrier
Reviens à la figure cracher
Des camarades bourgeois
Regarde la gueule de l’Hexagone
Il encore pire qu’autrefois
Sont toujours plus nombreux sur le trône
Renard mon frangin, mon pote
Moi aussi j’ai la vie qui me piquote
Et je n’arrive même pas
A trouver une chute rigolote
Frangin ne nous jette pas
Toi le faiseur de peau-aime
On est des milliers qu’on t’aime
© Cécilien GREGOIRE
Septembre 2011