Les murs jaunes

 

J’ai longuement hésité avant de mettre ce poème en ligne. L’ Elvire qui y est décrite ici ne sachant rien de mes sentiments .. Mais comme tu le sais, lecteur, le coeur a ses raisons que la raison ignore. C’est justement en écoutant mon coeur que j’ai décidé de le publier quand-même…. Aléa Jacta Est

 

Les murs étaient jaunes, le plafond était bas
Nous rigolions ensemble, je respirais tout bas
Nous étions là ce me semble
Pour déguster de drôles d’amuse-bouche
Signés de Monsieur Molière, où les puissants tremblent
Où les bigots sont nus, et les femmes s’effarouchent.
Porté par l’envie, je ne pensais qu’à tes mains
Et congédiais sans préavis Jean-Baptiste Poquelin
Au diable Sganarelle, adieux toutes les précieuses
Maintenant mon seul but est te rendre amoureuse

Cachez ces yeux que je ne saurai voir
Autrement que plantés dans les miens
Semblable à ce jeu de miroir
Qui nous sied tellement bien

Bien que j’eusse déjà usé de la formule
Le contexte m’oblige à jouer les tricheurs
Et de répéter à l’envie à m’en rendre ridicule
Que mon seul dessein soit de te faire ma statue du commandeur

Mais de quelques façons que tu aimasses
Quelque fut la manière dont tu fus adoré
Va ! De cela je ne veux rien savoir et j’efface
Et les blessures et les joies de ton passé

Quelles qu’aient été les tartufes ou les misanthrope
Qui jouèrent les Don Juan sur le pas de ton cœur
Peu importe que tu me sois volage ou Pénélope
C’est toi que j’aime au fil des heures

Et rebondir. Me relever. A mes errances
Ne plus penser ; et pour la France
Ne plus pleurer, ne plus barricader
Mais encore et toujours : t’aimer

T’aimer si fort, t’aimer tellement et respirer ton air
Et me savoir toujours à ton chevet
Toi mon Elivre, ma malade imaginaire
A cour et à jardin, t’aimer de tous cotés

Quand sur tes grands yeux s’ouvre le rideau
Notre vie en cinq actes dans mon regard. S’articule
J’y vois des iles, de l’amour en blanc, et même un berceau
Fassent ces vers que je ne me rende point ridicule
Aux prochains amuse-bouches,
Sur la tienne je pose ma bouche

© Cécilien GREGOIRE

Novembre- décembre 2012

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