Regarde moi. Encore. Toujours. Regarde moi
Et vois! Vois ces yeux. Si souvent au bord des larmes
Qui se posent un instant comme un oiseau malade
Sur ta bouche rosée, sur le bout de tes doigts
Regarde moi. Et vois. comme je baisse les armes
Comme Gavroche sur les barricades
La place se remplirait. Nos millions de cœurs
Ne feraient plus qu’un seul, rouge et vert
Au milieu de cette joie, de ce bonheur
Si beau, si triomphant, si révolutionnaire
Que pourtant encore et toujours j’espère
Je n’en aurai vraiment rien à faire
Si tu n’es pas à mes cotés, si tu lâches ma main
Peu m’importeront alors que chantent les lendemains
Peu m’importera le sens de l’histoire, le mal ou le bien
L’important c’est nous. Ou rien.
Spectateur attentif, les yeux mi-clos
Écoutant cette chanteuse, que tant j’admire
A qui j’aurai prêté mes tristes mots
La réussite, le peu de talent enfin récompensé
Les lettres rouges, les bravos, les sourires
De la famille fière, des amis
La SACEM, l’ADAMI…
Bien sur qu’à chaque minutes qui passent
J’en rêve malgré le temps qui passe
Mais ma vraie récompense
Ma seule reconnaissance
Ce serait que tu m’aimes,
Ne serait ce qu’un jour sur vingt
Ce serait que tu m’aimes.
Oui l’important c’est nous. Ou rien
Un voilier. Des îles à perte de vue
La liberté au bout du vent
Ma vie entre Suva et les Tuamotu
Vieillir entre grand Jacques et Gauguin
Totem, étoile qui se retire, symbole vivant
Devenir tout çà, être beaucoup plus que quelqu’un
Bien sur j’y pense, bien sur j’en crève d’orgueil
Ma modestie n’est que façade
Je veux une avenue et je veux la pléiade
Oui j’en crève d’orgueil
Et surtout de revanche
Mais sans tes deux mains blanches
Tout cela ne serait rien
Car l’important c’est nous. Ou rien
© Cécilien GREGOIRE
Juillet 2013