Je t’aime. D’un silence assourdissant
Je t’aime. Dans un fracas d’étoiles
Je t’aime. Comme je regrette mes dix ans
Quand tu te retires, mon ciel se voile.
Je viens vers toi. Comme on marche vers
La lumière. Comme le marin courant vers
La mer. Je viens vers toi. Je rampe ou bien je cours.
Croisé dont tu es la Terre Sainte
Ou vagabond rêvant de ta cour
Sérénade, sonnet, complainte
Que veux tu que je t’écrive
Combien de pages ? Combien de livres
Montre moi le chemin
Qui mène vers toi
Je serai là des demain matin
Dormirai sur ton paillasson
Attendrai que tu veuilles de moi
Sur le seuil de ta maison
Pèlerins heureux vers Compostelle
Ils marchent et marchent sans s’arrêter
Moi qui ne crois à rien mais qui à l’amour suis fidèle
Je ne m’arrêterai pas non plus de marcher
Vers toi
Et certainement mon cœur
Reproduira en le sachant
Les mêmes larmes, les mêmes erreurs
Sûrement le retrouverai un jour pleurant
Les éternelles rancœurs
Qui puis je ?
C’est toi
Et qui suis-je?
Un trois fois rien
Qui t’aime dix fois plus
Et se fout bien
De rêves de gloires qui ne sont plus
Que des chimères du temps passés
De rêves évanescentsenvolés
Et je m’empêche de tout
Sauf de crier partout
Que je t’aime
Du silence qui suit Mozart
Que je t’aime
Et quelque soit l’ultime rempart
Qu’il me faille briser
Qu’il me faille écraser.
Je jouerai ma vie
Dans des guerres perdues d’avance
Sacrifierai la France
Sur l’autel de mes idéaux
Pour soigner tous tes maux
Et je vais vers toi comme
Les marins vont vers la mer
Tu pourrais en somme
Mon cœur rallumer
Mes yeux réveiller
M’empêcher de fondre
Au soleil des rupture
Oui, tu pourrais répondre
À mon semblant de futur
Être mon ile était une fois
Ou j’accosterai une dernière fois
Je t’aime. Du silence plus fort
Que celui qui suit Mozart
Je t’aime. D’un amour plus fort
Que ceux du pont des arts.
Je viens vers toi. Comme on marche vers
La lumière. Comme le marin courant vers
La mer.
Je viens jouer les rois
Pour toi…
© Cécilien GREGOIRE
Aout 2013