Il arrive parfois, il se trouve souvent
Midi, minuit, soir ou matin
Que je règne sur la mer, sur tes yeux, sur le vent
Comme de tous ses feux sur Byzance, brilla Constantin
Que se gonfle comme un ballon de verre
Mon orgueil plus grand que l’océan qui roule
Que d’un geste simple comme se retire la mer
Je soulève un peuple puis je le coule
J’ai la modestie en trompe l’œil
Lorsque je sens monter en moi
De la création tous les feux de joie
Je crève, je m’étouffe avec mon orgueil
Le temps de quelques mots
Lorsque, souffleur de vers
Je rabelaise, je pléiade, je néologise
Et que même parfois en prose
Ma modestie explose
Tout simplement je rimbaldise
Seul et bienheureux au fond de mon enfance
Le cœur trop ouvert, mais les bras bien fermés
Pour ce fichu dehors, trop rempli de souffrance
Enfermé dans ce monde par mes yeux fabriqué
Qui de Maximilien à François le maudit
Titube plus qu’il ne tourne, pleure plus qu’il ne le dit.
Seul, tout seul avec mes certitudes
Coincé a tout jamais entre larmes et néant.
Entre nuits éthyliques et iles de lassitude
L’âme laissée pour compte et le corps dérivant.
Il se peut que se réveille, au jour qui éclot
Ma plume enragée, mes amours sergent-major
Je dompte les vers, j’écrase les flots
Je me rue vers l’amour comme d’autres vers l’or.
Mes jours ne sont que bateau de déplaisance
Terre ! Terre où j’ai échoué. C’est l’île de Malenfance.
Il se peut que s’élèvent mes étincelants vers de rouge
Suspendus à mes mots, plus personne ne bouge
Je me prend à rêver que tous ils se taisent
Qu’ils dévotionnent, et qu’ils baisent
Du bout des lèvres, mes œuvres complètes .
Mon orgueil m’appelle
Et debout il me tient
Il n’y a que pour elle
Que parfois il s’éteint…
Cécilien GREGOIRE
Juin 2014