De guerres lasses en guerres utiles
Le monde s’ébruite et puis s’effondre
La banquise n’en continue pas de fondre
Le grand ordonnateur s’emmêle dans ses fils
L’amour se vend et s’écrit en trois lettres
Les salauds deviennent fréquentables
Et la misère supportable
Les puissants peuvent tout se permettre
Moi j’ai perdu mon enfance.
Alors. Quelle importance
Les plumitifs abandonnent le style
Et pléonasment à l’unisson
Des braillards à la rime facile
Défendent la nouvelle chanson
Beethoven serait à la rue
Et Toton Georges n’écrirait plus
La subversion a fait ses adieux
Les cons sont bien trop nombreux
Moi j’ai perdu mon enfance.
Alors quelle importance
Les oiseaux surnagent
Et les poissons volent
Les hommes se carnagent
Et le profit rigole
Dans les palais se fanent la rose
Et se déshydrate la mer
La terre soigne ses névroses
A coup de haines et de revolver
Moi j’ai perdu mon enfance
Alors quelle importance
Rendez-moi mon enfance
© Cécilien GREGOIRE
Octobre 2014