Chronique de Cents-Jours. Perdre la Gauche pour gagner le peuple?

Cents jours nous séparent du premier tour de l’élection présidentielle. Cents jours où tout va s’accélérer.Cents jours pendant lequel le peuple de France a rendez-vous avec son Histoire, cents jours de débats passionnés, de meeting. Cents jours de politique, de vie démocratique. L’occasion pour moi de publier ici mes coups de sangs, mes humeurs, mes idées, ma vision de la campagne. Et même mes doutes… Chronique des Cents-Jours…

Dès la semaine prochaine, après le résultat des primaires PS, les Chroniques des Cents-Jours deviendront Carnet de Campagne… Nouvelle aventure…

Rassembler la gauche. Ou ce qu’il en reste. Ou rassembler le peuple. Politique par le bas. Ou politique par le haut. C’est ainsi que se pose le débat entre la primaire du PS et la démarche de la France Insoumise, initiée par Jean-Luc Mélenchon. Si cette derrière semble fonctionner, elle n’en pose pas moins d’innombrables questions aux militants traditionnels. Perdre la Gauche? La question semble osée, voir même surréaliste.

Pourtant le modèle espagnol a largement ouvert la voie à cette situation et à ce questionnement. Ainsi Podemos, aujourd’hui inspirateur de la démarche de Jean-Luc Mélenchon, m’a toujours intriugé, et je dirais même parfois dérangé. Je me souviens d’un débat, à la Fête de l’Humanité, avec une représentante du mouvement epagnol. A mes deux interrogations « Etes vous pour l’abolition de la monarchie? » et « vous opposez vous à l’indépendance de la Catalogne », je me suis vu entendu répondre: « cette question sera tranchée par référendum » nous n’avons pas de positions claires. Entendons nous bien, il ne s’agit évidement pas de remettre ici en cause l’expression populaire. Simplement d’affirmer que la politique c’est aussi, et surtout, des convictions. Et que certaines questions doivent être tranchées par les organisations politiques et les militants, puis soumises à la décision populaire. Mais ce n’est pas le seul élément qui m’a amené, et peut encore m’amené, à avoir un regard critique sur Podemos, et donc sur ses différentes répliques. La disparition du clivage historique, des marqueurs idéologiques qui ont forgé chaque militant de la gauche républicaine et antilibérale en est un autre. Pour un militant de la Lutte des Classes, de la Gauche contre la Droite, bref du clivage ancestral, c’est la fin d’un monde que l’abandon de ce clivage. Même s ‘il est nécessaire.  J’y reviendrai.

C’est la fin d’un monde que de s’entendre dire que le mot « gauche » ne veut plus dire gand chose. C’est la fin d’un monde que de voir disparaître la conscience de classe. C’est la  fin d’un monde que d’entendre mettre dans le même sac les militants du PCF, du PG et ceux de la social-démocratie traitresse. C’est la fin d’un monde de voir disparaitre le rouge et le vers des meetings, des tracts… C’est la fin d’un monde. Qui ne demande qu’à renaitre. Après la séquence électorale surement. Mais pendant? Rassembler le peuple sur des bases progressistes, sur les aspirations des classes populaires. Tel est la démarche de Jean-Luc Mélenchon et de la FI. C’est une démarche nécessaire, tant le mot gauche a été dévoyé par les traitres. Démarche stratégique aussi. Se passer de la Gauche, de certains de ses militants un peu déboussolés, pour redonner le gout de la politique, du combat et de la dignité au peuple. Le risque existe, de se trouver dépasser par des militants non-politisés, de voir des questions importantes, voir sacrées pour la Gauche se trouver remise en cause, abandonnées pour « plaire »… Ce risque doit être perçu par le militants de la France Insoumise…Même s’il est contrebalancé par l’apport de nouveaux militants enthousiastes et déterminés… La méfiance envers les Partis doit être entendue mais pas acceptée et même combattue… surtout par des membres de partis eux-même..!

Jean-Luc Mélenchon est un homme de gauche. Nul n’en doute. C’est pour cela que je crois en lui. Le programme l’Avenir en Commun est un programme de Gauche, même si cela n’est pas dit explicitement. C’est pour cela que je le défends. Mais il arrive parfois que j’ai l’impression de me sentir orphelin, d’autant que mon Parti fonctionne au ralenti, s’étant mis logiquement au service de la France Insoumise.

Cette question résonne de plus en plus avec la victoire de Benoit Hamon à la primaire du Parti Socialiste. J’y reviendrai dans une prochaine chronique.

C.G

29 Janvier 2017

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