Je le savais.
Je l’ai su tout de suite.
A peine arrivé sur la place de la Bastille le 18 Mars dernier j’ai vu flotter des milliers de drapeaux tricolores, portés avec fierté par des citoyens non encartés, mais aussi plus surprenant par des camarades du PG et du PCF.
On n’avait pas vu cela depuis le 11 Janvier 2015.
Et puis sont venus les cris stridents des groupuscules de tous poils, sont venues les sempiternelles accusations de Nationalisme. Ces gens qui se veulent être au dessus de tout, au dessus du peuple qu’ils prétendent défendre, ne se rendent pas compte. Non ils ne se rendent compte de rien. Ni de leur bétises, ni de leur éloignement des classes populaires, qu’ils défendent pourtant. L’idée que nous puissions être de gauche et brandir haut et fort notre attachement à la patrie républicaine nous relègue, dans cet imaginaire stupide au simple rang de Nationalistes. Ainsi se ferme le cercle: Mélenchon = Le Pen. Drôle de monde ou des militants en insultent d’autres, au nom d’une certaine pureté révolutionnaire.
« Cachez ces drapeaux que nous ne saurions voir » nous enjoignent-ils, persuadés qu’un grand mouvement populaire ne peut pas être républicain. Car c’est bien cela que signifiait la présence de drapeaux tricolores le 18 Mars dernier. Que nous sommes républicains. Que dans notre vision de la France, c’est la République qui fonde la Nation. Et que la République, c’est la souveraineté populaire. Ceux-là qui laissent les symboles de la révolution, de la république et donc de la Nation à l’extrême-droite, sont ceux-là même qui ne comprennent pas, en feignant de ne pas comprendre, pourquoi cette même extrême-droite menace. Tout simplement parce qu’on lui a tout abandonné: la République, la Laicité, la Nation, l’Etat que le FN progresse.
Les révolutionnaires de 1792 proclamant la Patrie en danger, cernée par toutes les armées coalisées de monarques revanchards, ne disaient pas autre chose. Ils voyaient en la Nation la réunion d’hommes et de femmes, se reconnaissant citoyens, souverains, disposant du pouvoir de décider eux même de la marche de l’Etat. Que dire des résistants morts en criant « Vive la France ». Que dire de Jaurès, le pacifiste, mort pout que la France soit le phare du pacifisme, tout en affirmant son internationalisme haut et fort. Car patriotisme républicain, (l’un n’allant pas sans l’autre car sans République il n’y a plus de Nation c’est donc logiquement ce qui nous différencie de l’extrême-droite et son nationalisme chauvin ), et internationalisme ne sont pas contradictoire. C’est ni plus ni moins que ce dit Jean-Luc Mélenchon depuis toujours.
Pendant trop longtemps, notre gauche a laissé tant de symbole à l’extrême-droite que celle-ci à prospéré.
Il est tant d’assumer notre rapport a la République, contre ses ennemis à droite, mais aussi dans une partie de la gauche… Sans doute ceux-là ne voteront pas pour l’Avenir en Commun, pour cause de « nationalisme »; Sans doute ceux-là continueront-ils à s’éloigner des classes populaires en feignant de comprendre pourquoi. Sans doute ceux-là rappelleront sans cesse que le 11 Janvier n’est pas leur truc. Au mépris de 5 millions de personnes. Sans doute, enfin ne liront-il même pas cette note pour cause de mention faire à une citation de Bernanos, écrivain royaliste de droite, dans son titre.
Tan pis
Tan pis si parfois cette « colère des imbéciles » vient de ceux qui se disent être des nôtres.
Nous continuerons.
C.G
1 Avril ZO17