Réalistes. Soyez réalistes! Nous enjoignent-ils tous la bouche en cœur et la main sur la bourse. Car bien sur, les réalistes se sont eux. Ils ne savent rien des fins de mois difficiles, rien des infirmières qui galèrent, des enseignants qui pleurent, rien de la pauvreté des enfants, rien de la précarité qui touche dorénavant ceux qui ne s’y attendaient pas. Rien du sentiment de déclassement des classes moyennes, rien des angoisses des classes populaires. Les Gilets Jaunes? Circulez! La défense des Services Publics? Circulez! La sauvegarde du système de retraites par répartition? Circulez! L’Héritage du CNR? Circulez! ! La République? Circulez! Le droit de grève? Circulez.
Il n’y a pas d’alternative, citoyens, martèlent-ils. Leur langue est celle de la start-up Nation, leur vocabulaire celui de la finance internationale, leurs mots ceux de l’oligarchie. Le Peuple ne compte pas. Il n’a jamais compté. Et ne comptera plus. Les aspirations populaires sont ringardisées, moquées, snobées. Rien n’est plus sacréee que l’Union Européenne et ses traités, rien n’est plus sacré que la libre concurrence, la libre circulation des capitaux, le dumping social. Ringardisée, la France sociale, humiliée. La Résistance? Passéiste! La Sécurité Sociale? Passéiste! Les jours heureux? Passéiste!
Selon le théorème du TINA ce qui a été n’a plus lieu d’être. C’est ainsi que les conquis sociaux sont devenus « privilèges. Diviser pour mieux dépouiller.
C’est contre cela qu’il nous faut lutter. Cette novlangue inssuportable, ces insultes incessantees contre les syndicalistes, les militants politiques de gauche. Contre le poison de la division et de l’indifférence. Contre leur principe de réalité.
Car la réalité, la vraie, ce sont les morts dans la rue. Les travailleurs qui dorment dans leur voiture. Les fins de mois qui commencent le 15. Le renoncement aux soins car ceux-ci sont trop chers. Ce sont les chômeurs longue durée. Les séniors inemployés.
Car la réalité ce sont les morts de la rue. Les enfants qui ne mangent pas à leur faim. Ce sont des quartiers abandonnés. Des service publics fermés.
La réalité c’est Bruxelles capitale de la République Française.
La réalité ce sont les milliards volés par le capital aux travailleurs. Les dividendes captés par les rapaces. La finance qui se gave.
Nous sommes les réalistes, les solidaires, les partageurs.
L’oligarchie a gagné une bataille.
Nous gagnerons la guerre.