A jamais fatigué de dire ce que je pense


En remontant tranquille cette chère rue Lepic
Entre les temps modernes et Paris authentique
Récitant à bas-bruit quelques intimes strophes
Tout là haut. Voila qu m’apostrophe
La mémoire des martyrs, frères de soixante et onze
Et du passe-murailles une statue de bronze.
Je ferai vœu de livre. Je ferai pénitence.

A jamais fatigué de dire ce que je pense…

Vient la rue des Abbesses
Où il m’en souvient. Je fus aimé. Un jour
Quelques soient les idées que le monde professe
Je me garderai bien de sanctifier l’amour.
Encore quelques mètres. Le sommet de la butte
S’accrocher. Retenir la chute.
Plutôt que le mépris. Préférer le silence.

A jamais fatigué de dire ce que je pense…

A jamais fatigué de dire ce que je pense
Pour l’amour. Pour la vie. Et même pour la France
Quand l’histoire toujours semble donner raison
Aux poètes. Aux fous. Aux faiseurs de chansons.

A jamais fatigué de dire ce que je pense.
Quand chacun des combats menés tambours battants
S’abîment sur les rochers de la désespérance
Les uns après les autres, pleurent les militants.

Vieillir. Seul. Mais debout. Avec sa conscience
Sans compromis aucuns avec ses promesses
Qu’importe alors que le monde nous connaisse
A jamais fatigué de dire ce que l’on pense…


Avril 2020

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