Ceux qui aiment la chanson vivante et apprécient la force des textes la connaissaient forcément. Décédée le 30 novembre dernier, Anne Sylvestre faisait partie de ces artistes qui mènent une carrière parallèle aux grands médias, mais essentielle à l’art qu’ils défendent. Et qui ne tomberont jamais tout à fait dans l’oubli. Nous l’aurions voulu immortelle. Mais la « Grande Dame » s’en est allée. Pluie d’hommages et sanglots d’hypocrisie dans la presse. Ceux-là mêmes qui l’ont très peu invitée, préférant toujours les artistes qui n’ont rien à dire, l’ont célébrée tout au long du mois de décembre dans une litanie de poncifs lénifiants : « chanteuse pour enfants », « humaniste » (ce qui est vrai mais aussi réducteur). Certes, il y eut bien quelques passages chez Jacques Chancel et son Grand Échiquier, quelques apparitions chez l’immortel Drucker, ou la toujours fidèle Denise Glaser. Mais ce fut peu, trop peu au regard de son immense talent. Elle n’a eu qu’une petite reconnaissance, sauf celle de son public, inconditionnel, qui connaissait par cœur les chansons. Ce public, fidèle de l’enfance jusqu’à l’âge adulte, qui ne l’a jamais oubliée. Portrait d’une artiste à part, et hommage bercé de larmes, par Cécilien Grégoire.
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